Dans cet article je donne la parole à Lucie, éducatrice spécialisée dans la petite enfance et maman de Raphaël, 13 mois. Elle partage ses meilleurs conseils pour accompagner au mieux les tout-petits au quotidien.
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Lucie, Éducatrice de Jeunes Enfants
Éducatrice de jeunes enfants depuis 10 ans, je travaille au sein d’une micro-crèche où j'accompagne quotidiennement des tout-petits et leurs familles. Maman de Raphaël, 13 mois, j'allie mon expérience professionnelle à mon rôle de jeune maman pour mieux comprendre les besoins des enfants.
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1. Prendre soin de soi avant de prendre soin des autres
C’est le tout premier conseil de Lucie, et il paraît simple… mais il est essentiel. En tant que parent, on a souvent tendance à s’oublier. Pourtant, prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de son enfant. Si tu es épuisée, affamée ou à bout, difficile d’être disponible pour ton bébé ou ton partenaire.
Lucie le rappelle avec justesse : on ne peut pas verser d’un verre vide. Remplir ses besoins vitaux (sommeil, alimentation, repos mental) est une priorité, pas un luxe.
" Je dors quand mon enfant dort. Je mange. Je remplis mes jauges. "
2. Oser demander de l’aide
On a parfois du mal à l’admettre, mais on ne peut pas tout faire seule. Lucie insiste sur l’importance de savoir reconnaître ses limites : confier son enfant à un proche, un professionnel, ou simplement dire "là, je n’en peux plus".
Et à l’inverse, il est tout aussi important de savoir poser des limites — à son enfant ou à un entourage parfois trop intrusif. L’équilibre se trouve entre ouverture et protection. Elle partage aussi sa propre expérience,
" Après un accouchement en siège, j'ai regretté de ne pas avoir fait appel à une psychométricienne pour accompagner mon bébé dans ses besoins moteurs "
3. Se faire confiance, et faire confiance à son enfant
Chaque enfant est unique, avec ses propres rythmes, besoins et façons de communiquer - à commencer par ses pleurs. Plutôt que de suivre un programme rigide, Lucie encourage à observer et écouter son enfant : c’est lui qui donne les clés.
Il n’y a pas de normes universelles en matière de sommeil, d’alimentation ou de besoins affectifs. Si un doute persiste, on peut bien sûr s’entourer de professionnels — mais en tant que parent, notre ressenti est précieux. Apprendre à s’y fier est un vrai super-pouvoir.
" Il a des jauges complètement différentes des nôtres. Il peut avoir faim à 11h, ou besoin de dormir juste après le goûter — et c’est OK. "
4. Offrir un environnement sécurisant
Un enfant a besoin de repères stables pour grandir en confiance. Cela passe par une routine simple mais rassurante : les moments-clés de la journée — le réveil, le coucher, le départ à la crèche — deviennent des jalons familiers qui l’aident à se sentir en sécurité.
“ Pour nous parents, la routine peut sembler ennuyeuse à mourir… mais pour un enfant, c’est fondamental. ”
Lucie distingue la sécurité émotionnelle qui consiste à ritualiser le quotidien de son enfant et mettre des mots sur ce qu'il vit, comme l'arrivée à la crèche et la séparation avec papa ou maman. Et la sécurité matérielle qui vise à adapter l’espace pour qu’il puisse explorer librement et sans danger.
“ Par exemple, si on n’est pas à l’aise avec les escaliers, mieux vaut installer une barrière. Car nos peurs peuvent se transmettre. Chez moi, je n’en ai pas, parce que je me sens à l’aise de le suivre quand il les grimpe. ”
5. Encourager l’autonomie dès le plus jeune âge
Dès les premiers mois, l’enfant est un explorateur. Le portage lui apporte une sécurité affective essentielle tout en lui permettant de découvrir le monde. Plus tard, lui permettre de bouger librement, de toucher, d’expérimenter, c’est nourrir sa curiosité — et donc ses apprentissages. Lucie insiste : il apprend en imitant sans intention de "faire mal". Si un enfant tire les cheveux d’un autre, c’est souvent par curiosité.
" À cet âge-là, il n’y a pas d’intention de nuire, juste une envie de comprendre avec les mains "
Le bon réflexe ? Rediriger son geste en lui proposant une autre manière de satisfaire ce besoin de découverte : toucher, caresser, apprendre à doser.
✨ Enfin, elle nous partage aussi un petit tip: avec une simple ordonnance de votre médecin généraliste, des séances d'exercices de motricité avec un(e) psychomotricien(ne) peuvent être prises en charge par la sécurité sociale, une belle ressource à connaître !
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