Octobre Rose : prévenir, c'est s'aimer

"Tout a commencé par une petite boule que j’ai sentie dans mon sein. Ma gynéco, “vieille école”, pensait à un simple kyste, mais elle m’a quand même prescrit une biopsie. Les résultats ne montraient rien. Six mois plus tard, la boule avait quadruplé. Je refais une biopsie, et là c'est allé très vite, j'étais dans un film."

"J'ai eu de très bons médecins en face de moi et d'autres un peu moins…humains dirons-nous. Étant juriste, je comprends tout à fait la difficulté émotionnelle d'annoncer des nouvelles compliquées mais avec une certaine limite." 

Elle raconte le jour où un médecin lui a annoncé, par téléphone, son deuxième cancer, alors qu’elle était au bureau, en ligne avec un client.

C'est mon fiancé qui, au cours d'un rendez-vous de suivi, lui a dit "vous savez, docteur, quand vous l'appelez vous ne savez pas où elle est, si elle est au volant ou si elle est en train de traverser sur un passage piéton".

Entendu lors de son rendez-vous pour sa reconstruction : "Vous avez l'air de faire un rejet de vos seins, est-ce que vous êtes suivie psychologiquement ?" Tout ça parce qu’elle n’était pas certaine de vouloir une reconstruction mammaire avec un volume par prothèse, en réflexion quant à la reconstruction à plat.

L'image m'a fait beaucoup rire. Elle a ajouté, plus sérieusement "Ce que je ne comprends pas, c’est qu’on m’impose une solution sans présenter les alternatives." Grâce possède ce fort caractère qui lui permet de questionner les choses. "Mais je pense à celles qui acceptent tout, sans oser contester. Cette docilité forcée peut être très traumatisante."

Et ton désir d'enfant dans tout ça ?

"C’est l’un de mes plus grands regrets. Aujourd'hui, les médecins ont l’obligation d’informer les patientes sur les potentiels risques sur la fertilité et de proposer la congélation d’ovules. Ce qui a clairement manqué dans mon parcours." 

Puis elle ajoute, lucide : "Le plus difficile, c’est aussi la peur de transmettre le gène BRCA1, mais c'est un autre combat." Et là encore j'admire son tempérament qui voit le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide : elle me dit que c'est une chance sur deux.

Qu'est-ce qui t'a poussé à t'engager auprès de Jeune & Rose ? 

Elles ont réussi à donner un vrai coup de frais à la façon dont on parle du cancer. C’est moins grave, moins lourd. Et surtout, ça nous parle à nous, les jeunes femmes.

 Je me sens investie dans une mission de transmission. C’est essentiel de compléter la parole des médecins avec un partage d'expérience plus personnel. Si je ne me fais pas l’étendard de ma famille, personne ne le fera pour nous.

Quelles sont les missions de Jeune & Rose ?

On est les premiers acteurs de sa santé : détecter tout changement sur son corps est capital, d'ailleurs j'ai découvert deux de mes cancers à la suite d'une auto-palpation.

 

L'auto-examen : surveiller nos nénés

L’auto-palpation, c’est un geste simple pour s’assurer que tout va bien dans nos nénés — un moment de bienveillance envers soi.

Le but, ce n’est pas de chercher ce qui ne va pas, mais plutôt de mieux connaître sa poitrine, pour repérer si quelque chose change. L’idéal ? Une fois par mois, à distance des règles quand la poitrine est moins sensible.

 

Les changements à surveiller

Le corps parle souvent avant les mots. Une rougeur, une boule, une tension inhabituelle : les signes du cancer du sein peuvent être visibles ou palpables.

Bien les connaître, c'est se donner la chance de réagir tôt. Le collectif Jeune & Rose nous les illustre avec bienveillance et clarté.

 

Le dépistage : à partir de quand ?

À partir de 25 ans, il est recommandé de faire une palpation annuelle des seins par un professionnel de santé — médecin, gynécologue ou sage-femme. Un rendez-vous qui permet de s’assurer que tout va bien et d’apprendre à mieux connaître sa poitrine.

À partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans, un dépistage organisé par l'Assurance Maladie est proposé tous les deux ans. Il s’agit d’une mammographie prise en charge à 100 %, sans avance de frais.

Et si vous avez des antécédents familiaux ou un doute, n’attendez pas : parlez-en à votre médecin, qui pourra recommander un suivi adapté (échographie, mammographie plus précoce, etc.).